Ayoub yaici

Oncologie générale.

I-Généralités :

Tumeur («néoplasme », «néoplasie ») = prolifération cellulaire excessive aboutissant à une masse tissulaire ressemblant

+/- au tissu normal homologue ayant tendance à persister et à croître.

La classification des tumeurs : fondée sur:

-L’organe ou le tissu d’origine

-Le type histologique

-Le degré de malignité.

Le diagnostic des tumeurs fondé sur l’histologie, mais fait souvent appel à des techniques complémentaires :

  • l’immunohistochimie
  • la cytogénétique
  • la biologie moléculaire.

L’examen anatomopathologique a pour objectif d’établir:

-le type histologique,

-le grade de la tumeur

-le stade (c’est à dire l’extension) ;

Ce qui contribue à évaluer le pronostic afin de déterminer le traitement le plus approprié.

II-Composition d’une tumeur :

Le tissu tumoral est constitué:

De cellules tumorales: cellules prolifératives anormales.

D’un tissu de soutien = stroma (tissu conjonctif nourricier)

Le stroma comporte:

    • Des cellules conjonctives
    • Une substance extracellulaire dans laquelle passe la vascularisation tumorale

1-Les types histologiques des tumeurs

Les tumeurs sont classées en fonction de l’organe dont elles dérivent, puis en fonction de leur type histologique.

Le type histologique= cellule normale dont la tumeur semble dériver.

2-La différenciation tumorale

Le tissu tumoral tend à reproduire la structure et la fonction d’un tissu normal, ce qui définit la différenciation tumorale. La tumeur est dite :

Bien différenciée : ressemble nettement au tissu normal
Peu différenciée : ressemblance lointaine ou focale
Indifférenciée ou anaplasique : (ex le carcinome

indifférencié)

différenciation épithéliale dont il est impossible de préciser

la nature glandulaire ou malpighienne.

IV-TUMEURS BENIGNES ET MALIGNES

1- Les tumeurs bénignes 2- Les tumeurs malignes
a)caractères évolutifs:

-croissance lente.

-ne donnent jamais de métastase.

-se développent localement, cantonnées au tissu de naissance.

a)caractères évolutifs

croissance rapide habituellement.

-Envahissent les tissus voisins et donnent des métastases (capables de migrer dans les vaisseaux)

– Repoussent les tissus voisins sans les envahir

ne récidivent pas après exérèse chirurgicale

évolution généralement favorable.

-ont tendance à récidiver après traitement local.

-L’évolution en dehors des traitements se fait spontanément vers la mort.

b) caractères macroscopiques

-bien limitées, parfois encapsulées facilitant l’exérèse chirurgicale. ex: adénofibrome du sein.

b) Caractères macroscopiques

volumineuses, mal limitées, contours irréguliers, non encapsulées.

-foyers de nécrose et d’hémorragie habituels

c) Caractères histologiques

Tissu tumoral différencié, structuralement très proche du tissu initial.

– cellules de morphologie normale, ne présentant aucun caractère de malignité

c) caractères histologiques

-cellules mal différenciées, de différentes tailles avec de gros noyaux et de nombreuses mitoses.

-Présentent habituellement des caractères cytologiques de malignité (anisocytose, anisocaryose, ↗ N/P..).

d)Vascularision :

tumeur plus ou moins vascularisée.

d)Vascularision :

tumeur très vascularisée saignant facilement.

e)Etat général :

Conservé

e)Etat général

Atteint

f) Traitement

Simple : tumorectomie

f) Traitement

Complexe : chirurige chimio et radio thérapies

Remarque : Certaines tumeurs bénignes sont mal

limitées, localement invasives et récidivent fréquemment après exérèse (fibromatose)

Remarque : certaines tumeurs malignes ont une

évolution locale et ne donnent que rarement des métastases (carcinome basocellulaire)

V-NOMENCLATURE DES TUMEURS :

Le typage des tumeurs est fondé sur Le tissu normal dont elles dérivent, et leur caractère bénin ou malin. Le nom d’une tumeur se compose d’une racine, d’un suffixe :

La racine : définit la différenciation de la tumeur :

Adéno  tumeur glandulaire Rhabdomyo  tumeur musculaire striée Leiomyo  tumeur musculaire lisse

Le suffixe :

Ome  les tumeurs bénignes. (Ex: adénome, léiomyome)

Il existe des exceptions : « lymphomes », « mélanomes » qui sont des tumeurs malignes

Matose  présence de tumeurs multiples ou diffuses (ex angiomatose.) Blastome  tumeur embryonnaire (neuroblastome,nephroblastome) Carcinome  tumeur maligne épithéliale [adénocarcinome].

Sarcome  tumeur maligne conjonctive : « rhabdomyosarcome » : tumeur maligne musculaire striée, « leiomyosarcome »: tumeur maligne du muscle lisse

Etiopathogénie du cancer

I-INTRODUCTION -DEFINITIONS

-l’homéostasie d’un tissu résulte d’un équilibre entre la prolifération, de la différenciation et de la mort cellulaire.

-L’échappement à ce control détermine le processus cancéreux.

Le cancer (néoplasie maligne)= est une prolifération cellulaire anormale, anarchique, désordonnée, irréversible, échappant aux lois de l’homéostasie.

Il est consécutif à un cumul de mutations affectant les gènes de la croissance cellulaire (Les gènes de contrôle de la croissance cellulaire sont activés de manière anarchique, leur activité désobéit au contrôle homéostatique de la croissance cellulaire).

La carcinogenèse = Succession d’événements génétiques, au cours de laquelle la cellule accumule des anomalies génétiques, permettant sa prolifération au dépend des autres cellules.

II- Mécanismes de la carcinogenèse

Il existe une période de latence assez longue entre l’exposition à un carcinogène et le développement du cancer.

1-Initiation :

-L’agent carcinogène initial >> lésions génétiques cellulaires irréversibles, mais insuffisantes pour entraîner la transformation.

-La cellule devient cependant plus sensible à la survenue d’autres altérations.

-Il est probable que de nombreuses cellules initiées présentes dans l’organisme restent stables et n’évoluent pas vers les stades ultérieurs de la carcinogénèse.

2-Promotion :

-Stade réversible; ne comporte pas de modifications de structure du génome.

expression anormale des gènes, due à l’interaction des altérations génétiques survenues au cours du stade d’initiation avec des facteurs de l’environnement (agents promoteurs = alimentation, hormones, état immunitaire).

-Le complexe promoteur – récepteur >> se lie à l’ADN >> modifie l’expression des gènes dans les cellules initiées.

Exemple: hormones (œstrogènes et androgènes) sont des agents promoteurs des cancers du sein et prostate: interaction avec des récepteurs spécifiques (ostrogéniques et androgéniques).

3-Progression :

-Stade irréversible au cours duquel le cancer devient apparent.

-Comporte des altérations génétiques majeures avec des anomalies du caryotype, qui évoluent constamment en raison d’une instabilité chromosomique ;

-Perte du contrôle de la conservation de la structure du génome au cours des divisions.

Ces anomalies croissantes correspondent a l’acquisition des différentes caractéristique du cancer( dédifferenciation , invasion, métastase …).

III– BASES MOLÉCULAIRES DE LA CARCINOGENÈSE

3 familles de gènes sont impliquées dans la carcinogenèse :

-les proto-oncogènes et oncogènes.

-les gènes suppresseurs de tumeurs ou anti-oncogènes.

-les gènes réparateurs de l’ADN.

Dans les cellules normales, l’action conjuguée de ces 3 types de gènes, maintient l’homéostasie, en contrôlant la division, la

différenciation, la mort cellulaire et la réparation de l’ADN.

C’est l’accumulation d’anomalies génétiques successives qui aboutit au cancer:

Soit des anomalies acquises localisées au niveau des cellules somatiques.

Soit transmises par les cellules germinales comme dans certains cancers familiaux.

1-proto oncogéne et Oncogéne :

Proto oncogène= gène présent à l’état normal. Régulateur de la croissance et de la différenciation cellulaire normale.

Oncogène= est tout proto oncogène qui présente une anomalie (mutation) qui confère la capacité de transformer une cellule normale en une cellule maligne.

Ces 2 types d’oncogènes interviennent dans la carcinogénèse par activation entrainant leur surexpression (gain de fonction).

Mécanisme d’activation des proto oncogènes : Plusieurs mécanismes

Translocation : transfert d’un fragment de chromosome sur un autre chromosome.

Amplification génique : multiplication du nombre de copies d’un gène.

Mutation ponctuelle : substitution d’un acide aminé par un autre  Activation des proto oncogène en oncogènes.

2-Gènes suppresseurs des tumeurs ou anti oncogènes : Inhibiteurs de la division, codent pour des protéines qui empêchent la multiplication des cellules. Interviennent dans la carcinogénèse par perte des fonctions.

Toute anomalie génétique (mutation, délétion) >> perte de fonction >> prolifération cellulaire anarchique >> possibilité de transformation maligne.

L’anti-oncogène le plus souvent impliqué est le gène p53.

P53 normale : provoque l’arrêt du cycle cellulaire. Si la cellule présente des lésions de son matériel génétique , la perte de p53, empêche la réparation de l’ADN ce qui entraîne l’apparition d’un cancer .

Donc la p53 normale induit l’apoptose, sa perte conduit au cancer.

Le gène Rb: gène de susceptibilité au rétinoblastome.

Le gène WT1 : Néphroblastome .

3-Gènes de réparation de l’ADN :

Des agents toxiques (rayons X, UV) peuvent entraîner des lésions ponctuelles de l’ADN (cassure d’un brin, délétion, mutation).

Les gènes de maintien de l’intégrité sont capables de surveiller l’intégrité du génome.

L’altération des 2 allèles de ces gènes conduit à une susceptibilité accrue aux cancers, par instabilité génétique.

IV– CLASSIFICATION DES FACTEURS CARCINOGENES

1-FACTEURS ENDOGENES

Facteurs génétiques :

Ex 1: polypose recto colique familiale : 10% des cancers colorectaux sont familiaux Maladie autosomique dominante, des centaines de polypes tout le long du colon délétion sur le chromosome 5 (gène APC)

Ex2: Cancer colorectal non polyposique : syndrome de LYNCH, gènes en cause : MSH2 et MLH1 Cancer du sein et de l’ovaire : BRCA

Tumeurs de l’enfant : rétinoblastome et le gène Rb Neuroblastome N- cmyc

Facteurs hormonaux : Favorisent la croissance de certains cancers

Cancer de l’endomètre (œstrogène) : chez les femmes diabétiques, obeses, sous traitement substitutif ostrogénique seul. Cancer du sein et (œstrogène) : plus fréquent survient chez les réglées précoces, ou les ménopausées tardives.

Facteurs immunitaires :

-Le déficit immunitaire accroit l’apparition de certains cancers induits par des virus.

-Augmentation du cancer chez les transplantés sous immunosuppresseurs.

2-FACTEURS EXOGENES :

Agents chimiques :

Les agents alkylants : cancer du poumon, larynx, vessie Arsenic : kC cutané et poumon

Nickel : kC du larynx

Amiante : mesotheliomes pleuraux

Hydrocarbures aromatiques polycyclique : kC du scrotum

Amines aromatiques, solvants organiques et l’aniline : kC de vessie Dimethyl nitrosamine solvant hépatotoxique

Le tabac : 40% de morts par kC incriminé dans le kc de la lèvre, du larynx, poumon, vessie, rein, voies excrétrices, col de l’utérus.

Agents physiques :

Radiations ionisantes : les expositions sont soit :

Dues au métier : radiologues, travailleurs de l’uranium.

Thérapeutique : tissus normaux en bordure de la tumeur.

Exposition aux bombes atomiques.

Un traumatisme unique peut révéler le cancer. Ex : fracture pathologique

-Brulure de l’œsophage par le thé chaud.

Inflammation et agents infectieux :

Les parasites : schistosomiase et kC de vessie.

Les bactéries : HP et adk et lymphomes gastriques

Les virus : beaucoups de virus sont incriminés :

-HPV kc du col

-Hépatite B et C et hepatocarcinome

-Virus herpes kC du col

-EBV : lymphome de burkitt

V-Conclusion

Le cancer est une maladie du génome cellulaire, complexe et hétérogène dont l’événement moléculaire le plus important

est l’expression aberrante des gènes résultant de mécanismes génétiques.

Etude des mécanismes moléculaires de la carcinogenèse >> amélioration du dépistage et du diagnostic + répercussions thérapeutiques.

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