G.chakib 2016/2017

Le Tissu Nerveux :

Du point de vue embryologique le tissu nerveux est d’origine neurectoblastique.

Du point de vue anatomique, le tissu nerveux se distingue par le système nerveux central (SNC) et le système nerveux périphérique (SNP).

Le système nerveux central est constitué de deux structures principales ; le cerveau et la moelle épinière. Le SNP, en continuité avec le SNC, est formé par les ganglions et les nerfs périphériques qui se propagent vers tous les points de l’organisme, assurant l’acheminement des informations vers le SNC et celui des ordres du SNC vers les effecteurs périphériques.

Du point de vue physiologique, le tissu nerveux régule le fonctionnement de l’ensemble des organes. Il est organisé en un réseau de communication qui assure les rôles de perception, de transmission et d’intégration des informations (sous la forme d’influx nerveux) venant du milieu extérieur et du milieu intérieur. Une réponse spécifique à l’information reçue est par la suite élaborée au niveau du SNC puis transmise vers les cellules cibles grâce au SNP.

Le tissu nerveux comprend essentiellement 2 variétés cellulaires ; les neurones et les cellules de la névroglie (gliales). Les cellules névrogliques assurent le soutien, la nutrition et la défense des neurones.

  1. Les différents types de cellules :
    • Les cellules nerveuses typiques ou neurones.
    • Les cellules neurosensorielles (au niveau des organes des sens).
    • Les cellules neuroglandulaires (cellules des noyaux hypothalamiques).
  2. Le neurone :

Le neurone est la cellule principale ou fondamentale du tissu nerveux. Il se caractérise par un cytone (ou corps cellulaire) et des prolongements. Le corps cellulaire est entouré par une MP, appelée neurolemme. Ce dernier encercle un cytoplasme fondamental, appelé neuroplasme qui offre à observer un noyau central, sphérique, volumineux et non mitotique. On y trouve aussi des neurosomes (mitochondries) relativement courts et minces, du glycogène, un appareil de golgi bien développé, des enclaves lipidiques et pigmentaires (mélanine et lipofushine) ainsi qu’une substance basophile, d’aspect granuleux, appelée corps de Nissl. Les corps de Nissl correspondent, en microscopie électronique, à des lamelles de REG abondantes disposées en groupes. Les corps de Nissl assurent la synthèse des neurotransmetteurs.

Le neuroplasme présente aussi des neurofibrilles correspondant aux neurofilaments. Ces derniers transportent des neurotransmetteurs en direction de l’extrémité axonale.

Le corps cellulaire se prolonge par 2 types neurites à polarité fonctionnelle opposée ; l’axone et les dendrites.

L’axone est unique, mince, peu ou pas ramifié. Il est entouré par un axolemme, qui délimite un axoplasme riche en neurofibrilles et en neurosomes. L’axone conduit l’influx nerveux vers l’extrémité de la fibre nerveuse ou s’établissent les synapses.

Les dendrites sont des prolongements cytoplasmiques épais ramifiés ou non et qui constituent la surface réceptrice de l’information.

  1. Classification des neurones :

On classe les neurones en fonction de leur morphologie. Cette classification est basée sur le nombre de prolongements. On peut citer :

    • Le neurone unipolaire muni d’un prolongement unique et ramifié, correspondant à l’axone (et dendrite). Ex : cellules du noyau masticateur du trijumeau.
    • Le neurone pseudo-unipolaire en T de Ranvier. Il se sépare en deux branches ; l’une correspondant à l’axone l’autre au dendrite. Ex : neurones sensitifs en T des ganglions spinaux.
    • Le neurone bipolaire muni de deux prolongements (dont l’un est l’axone) situés de part et d’autre du corps cellulaire. Ex : cellules bipolaires de la rétine.
    • Le neurone multipolaire comportant un axone et beaucoup de dendrites. Les neurones multipolaires sont les plus nombreux et les plus variés. Ex : neurones de Golgi du cortex cérébelleux et neurones pyramidaux du cortex cérébral.

 

 

 

 

  1. Les fibres nerveuses : On distingue 4 types de fibres nerveuses :
    • Les fibres nerveuses myélinisées avec gaine de Schwann. Ce sont les fibres des nerfs du S N P (nerfs cérébro spinaux). Chaque fibre nerveuse est formée par une gaine de myéline, une gaine de Schwann et un axone au centre. La gaine de myéline est discontinue. Elle est formée par des segments cylindriques, autour de l’axone, séparés par des étranglements de Ranvier situés entre deux cellules de Schwann adjacentes. Les cellules de Schwann assurent la myélinisation des fibres nerveuses.
    • Les fibres nerveuses myélinisées sans gaine de Schwann. Elles siègent au niveau du système nerveux central. Chaque fibre nerveuse regroupe une gaine de myéline, des oligodendrocytes et un axone. La myélinisation, est assurée par les oligodendrocytes.
    • Les fibres nerveuses amyéliniques avec gaine de Schwann. Elles sont représentées par des fibres post ganglionnaires du système nerveux végétatif. Les axones sont enveloppés dans une gaine de Schwann épaisse.
    • Les fibres nerveuses amyéliniques sans gaine de Schwann.Elles se rencontrent au niveau de la substance grise du système nerveux central. L’axone est à nu.

5– Les nerfs :

Les nerfs sont formés de faisceaux de fibres nerveuses. Les fibres nerveuses baignent dans un tissu conjonctif lâche, l’endonevre, ou bien sont regroupées en faisceaux, entourés par un tissu conjonctif appelé périnèvre. Autour du nerf on observe un tissu conjonctif appelé épinevre.

6- Les synapses nerveuses :

 

Le terme de synapse désigne les connections interneuronales, mais encore les points ou s’établit le contact entre l’extrémité des fibres nerveuses et les éléments histologiques en rapport avec elles. Les synapses assurent la transmission de l’influx nerveux. La synapse est formée d’un espace pré-synaptique, correspondant à l’extrémité axonale, d’un espace synaptique et d’un espace post-synaptique.

L’espace pré-synaptique assure la transmission chimique de l’influx nerveux grâce à des neurotransmetteurs (l’acétylcholine) qui se lient à des récepteurs spécifiques situés au niveau de la membrane post-synaptique les neurotransmetteurs provoquent une dépolarisation de la MP post-synaptique qui se traduit par le transfert de l’influx nerveux de proche en proche jusqu’à la structure effectrice.

La synapse peut être axo-somatique (contact entre un axone et le corps cellulaire d’un neurone voisin), axo-dendritique (contact entre un axone et des dendrites), ou axo-axonique (contact entre 2 axones de 2 neurones voisins).

La Névroglie :

C’est l’ensemble des cellules gliales, associées aux neurones dans le tissu nerveux. Les cellules gliales sont d’origine neurectoblastique à l’exception des microgliocytes qui dérivent du mésenchyme Les cellules nevrogliques assurent plusieurs rôles dont le soutien, la nutrition indispensable au fonctionnement des neurones etc.

Les cellules nevrogliques sont colorées par les techniques de Golgi et de Cajal à l’or sublimé.

1 – Classification de la névroglie.

Les cellules nevrogliques peuvent être rangées en 2 grandes catégories :

  • La névroglie centrale associée au SNC, comprenant la névroglie épithéliale et la névroglie interstitielle.
  • La névroglie périphérique qui regroupe l’ensemble des cellules nevrogliques associées aux éléments nerveux du SNP.
  • La névroglie épithéliale : Elle correspond essentiellement aux cellules qui tapissent les cavités du SNC (ventricules cérébraux et canal épendymaire).

L’observation au microscope optique offre à décrire 2 types cellulaires :

    • Les ependymocytes (cellules épendymaires) qui se disposent en une assise de cellules épithéliales prismatiques qui portent des cils.
    • Les cellules des plexus choroïdes localisées dans un épithélium cubique simple à bordures en brosse parfois cilié, doué de propriétés glandulaires.

 

 

  • La névroglie interstitielle : On y décrit 3 grands types cellulaires : les astrocytes, les oligodendrocytes et les microgliocytes :
    • Les astrocytes sont des cellules étoilées dont les prolongements se terminent dans l’espace périvasculaire. L’ensemble du réseau capillaire du SNC est entièrement revêtu de prolongements astrocytaires. On distingue 2 variétés d’astrocytes :

 

 

  • Les astrocytes protoplasmiques localisés dans la substance grise. Ils ont un cytoplasme abondant, granuleux. Ils sont munis de prolongements courts, épais et ramifiés. Certaines expansions sont directement en rapport avec les capillaires sanguins par des pieds périvasculaires, d’autes s’appliquent étroitement avec leurs prolongements à la surface des neurones.
  • Les astrocytes fibreux sont rencontrés surtout dans la substance blanche. Ils sont munis de prolongements longs, minces, lisses, peu ramifiés et plus ou moins rectilignes. Les prolongements se moulent autour des capillaires sanguins.
  • Les oligodendrocytes sont très nombreux dans le système nerveux central. Ils présentent un corps cellulaire plus petit que celui des astrocytes et de longues expansions fines, peu ramifiées, peu nombreuses, proches des vaisseaux sanguins. Les oligodendrocytes myélinisent les axones facilitant ainsi la propagation des signaux électriques. Suivant leur localisation on distingue les oligodendrocytes perineuronaux et les oligodendrocytes interfasciculaires.
    • Les oligodendrocytes perineuronaux sont situés dans la substance grise. Ils sont associés aux péricaryons des neurones.
    • Les oligodendrocytes interfasciculaires sont situés dans la substance blanche, ils ont une disposition à proximité des faisceaux de fibres nerveuses.

 

  • Les microgliocytes sont de petites cellules ramifiées, retrouvées aussi bien dans la substance blanche que dans la substance grise. Le cytoplasme présente de fins prolongements épineux. Les microgliocytes sont apparentés aux phagocytes mononuclées. Ce sont des éléments phagocytaires au repos.

– La névroglie périphérique : Elle comprend les cellules satellites et les cellules de Schwann des neurones périphériques.

Les cellules satellites sont associées aux neurones ganglionnaires. Ce sont des cellules étoilées en rapport étroit avec le cytone des neurones pseudo-unipolaires.

Les cellules de Schwann assurent le soutient des fibres nerveuses du système nerveux périphérique. Elles ont une forme cylindrique en manchon autour des fibres nerveuses.

2- Rôles des cellules de la névroglie :

a– La névroglie épithéliale : Elle assure un rôle de revêtement des cavités centrales.

Les ependymocytes séparent le tissu nerveux du liquide céphalorachidien (L.C.R). Ils contrôlent les échanges entre le LCR et le tissu nerveux. Les battements de leurs cils favorisent la circulation du LCR.

Les cellules des plexus choroïdes élaborent le liquide céphalo-rachidien.

b– La névroglie interstitielle : Les astrocytes réalisent des échanges avec le LCR grâce aux prolongements. Ils constituent une voie de passage obligée pour tous les échanges entre le sang et le tissu nerveux. Ils contrôlent l’apport des gaz et des substances nutritives sanguines.

Les astrocytes (et les oligodendrocytes) assurent le soutien du tissu nerveux.

Les oligodendrocytes périneuronaux (et les cellules satellites) ont un rôle trophique fondamental vis à vis des cytones.

Les oligodendrocytes interfasciculaires ont un rôle trophique vis à vis des fibres nerveuses. Les microgliocytes phagocytent les débris neuronaux ainsi que des neurones après leur mort.

c- La névroglie périphérique : Comme au niveau du système nerveux central, le tissu nerveux du système nerveux périphérique est un compartiment à part. Il est séparé du milieu ambiant par une double barrière, une lame basale et une couche continue de cellules névrogliques (cellules satellites ou cellules de Schwann). Ces éléments sont des intermédiaires obligatoires pour la nutrition des éléments nerveux.

Les cellules satellites ont le même rôle que les cellules de la névroglie interstitielle vis à vis des cellules nerveuses périphériques.

Les cellules de Schwann assurent la nutrition des fibres nerveuses. Elles ont un rôle fondamental dans la réparation des fibres nerveuses lésées.

Les cellules de Schwann accélèrent la conduction nerveuse qui se fait par sauts successifs le long de la fibre (conduction saltatoire.)

 

Chess Bot