G.Chakib 2016/2017

Le tissu cartilagineux :


Le tissu cartilagineux est un tissu de soutien d’origine mésenchymateuse, constitué de cellules, de fibres et de substance fondamentale. Sa MEC est solide et élastique. Il assure un rôle de soutien (sert de support, facilite les mouvements et joue un rôle primordial dans l’ossification). Le tissu cartilagineux est avasculaire (nutrition assuré par le périchondre). Il constitue la majeure partie du squelette embryonnaire et fœtal. Chez l’enfant et l’adolescent il persiste entre la diaphyse et les épiphyses des os longs où il constitue le cartilage de conjugaison. Chez l’adulte le cartilage est plus rare.

1 – Histologie du tissu cartilagineux :

1.1 – Les cellules :

Chez l’adulte, le tissu cartilagineux est formé de chondrocytes et de chondroclastes.

*Chondrocytes :

Les chondrocytes sont de forme variable (ovoïde, sphérique ou fusiforme), leur diamètre varie entre 10 et 40 um. Au MO les chondrocytes sont moulés dans les chondroplastes qui sont des cavités de la matrice non dotées de paroi propre. Au MET chaque cellule présente une MP irrégulière, un cytoplasme très basophile qui renferme un REG, des grains de glycogène, des vacuoles lipidiques, des ribosomes libres, un appareil de golgi développé périnucleaire et des mitochondries. Le noyau nucléolé est central. Les chondrocytes sont des cellules envoyant de courts prolongements dans la matrice environnante. Les chondrocytes sont responsables de la synthèse des précurseurs protéiques, des fibres et de la substance fondamentale cartilagineuse. Ils synthétisent aussi des cytokines et facteurs de croissance.

*Chondroclastes :

Ce sont des cellules géantes multinuclées qui possèdent une MP en bordure de brosse et un cytoplasme acidophile (riche en lysosomes), possédant l’équipement enzymatique et moléculaire nécessaire à la résorption du tissu cartilagineux et notamment des métalloprotéases (MMP). On appelle ce phénomène la chondroclasie. Ils sont localisés à la surface de la matrice cartilagineuse.

1.2 – La substance fondamentale :

La substance fondamentale est basophile, homogène et translucide. Elle est riche en eau et en sels minéraux (K+,Na+, Mg+). Elle est constituée des protéoglycanes sulfatés dont les glycosaminoglycanes les plus importants sont les chondroitines sulfatés, les kératates sulfatés et l’acide hyaluronique (en faible quantité).
1.3 – Les fibres :

Elles sont représentées essentiellement par les fibres de collagène et les fibres élastiques. Les fibres de collagène sont de type I, II ou IX, elles sont visibles
après digestion enzymatique de la substance fondamentale et par observation au microscope à contraste de phase. Au MET les fibres de collagène présentent une périodicité de 610 à 640 A° et un diamètre variable de 200 à 600 A°. Les fibres de collagène sont organisées en paniers, autour d’un ou plusieurs chondrocytes sous la forme de chondrones. De part et d’autres de ces chondromes viennent s’intercaler des fibres inter-territoriales.

2 – Classification du tissu cartilagineux : On les classe en fonction de :
– La quantité de la substance fondamentale.
– La quantité de la distribution des fibres de collagène.
– La présence de fibres élastiques.

2.1 – Cartilage hyalin :

C’est le plus répandu des tissus cartilagineux. Il est formé de cellules, fibres et substance fondamentale en quantité équivalente (sans prédominance d’éléments). Chez l’adulte, il revêt les surfaces articulaires et il constitue le tissu de soutien du larynx, de la trachée, des ailes du nez, du conduit auditif externe et de cartilages intercostaux. On distingue 2 types de cartilages hyalins :
– Le cartilage hyalin immature (constitue le modèle, des pièces osseuses, chez l’embryon et le fœtus et présente des molécules de collagène de type IX dans la MEC).
– Le cartilage hyalin mature (caractérisé par l’absence des fibres élastiques et formé par des molécules de collagène de type II et sa substance fondamentale est riche en eau et en GAG sulfatés) :
– cartilages de conjugaison (localisés au niveau des métaphyses de l’os long et interviennent essentiellement au cours de l’enfance et l’adolescence).
– cartilages articulaires (localisés au niveau des articulations situées entre 2 pièces osseuses pour assurer la nutrition et la mobilité de l’articulation et éviter le frottement des surfaces osseuses car ce cartilage est déformable et résiste à la pression).

2.2 – Fibrocartilage : Le cartilage fibreux est un tissu intermédiaire entre le tissu conjonctif dense orienté et le cartilage hyalin. Il diffère du cartilage hyalin par la présence abondante de fibres de collagène, épaisses, de type I. Ces fibres forment des faisceaux orientés détectables en microscopie optique après coloration au trichrome de Masson. Le fibrocartilage est présent au niveau des zones de contrainte mécanique comme les ménisques articulaires, les disques intervertébraux, la symphyse pubienne, le tendon d’Achille.

2.3 – Cartilage élastique : Le cartilage élastique est caractérisé par l’abondance de fibres élastiques (fibres que l’on peut détecter par une coloration à l’orcéine).
Ces fibres sont entrecroisées et forment un réseau tridimensionnel dense, dans les mailles desquelles sont logés de nombreux chondrocytes. Il est localisé essentiellement au niveau du pavillon de l’oreille, de l’épiglotte, du conduit auditif externe et de certains cartilages du larynx.

3 – Le périchondre : Le périchondre est une gaine de tissu conjonctif qui entoure le cartilage, sauf au niveau des surfaces articulaires. Il est formé de 2 couches :
– Une couche externe fibreuse dite couche nourricière ou tendiniforme, qui contient de nombreuses fibres de collagène épaisses, des fibres élastiques, des fibroblastes et une importante vascularisation. Il s’agit d’un tissu conjonctif dense.
– Une couche interne cellulaire dite couche chondrogéne formée par de fibres de Scharpey (fibres de collagène fines à trajet arciforme) pénétrant dans la substance fondamentale du tissu cartilagineux. On y observe aussi des cellules mésenchymateuses qui sont à l’origine des chondrocytes.

4 – Croissance du cartilage :

Elle s’effectue selon une double modalité :
– La croissance dite appositionnelle (ou périchondrale) s’opère par la différenciation de cellules mésenchymateuses, localisées dans la couche la plus interne du périchondre, le périchondre chondrogène, en chondrocytes. C’est une croissance en épaisseur qui s’effectue par apposition de couches successives de substance cartilagineuse à la surface de la pièce cartilagineuse. La croissance appositionnelle est essentiellement observée au cours du développement foetal.
– La croissance dite interstitielle s’effectue par mitoses successives des Chondrocytes eux-mêmes. Dans ce cas, les cellules filles d’un même clone cellulaire s’éloignent de la cellule mère en se disposant soit de manière rectiligne (groupes isogéniques axiaux) soit de manière circulaire (groupes isogéniques coronaires). Ces différentes dispositions permettent la croissance axiale ou circonférentielle du cartilage. On peut au cours de ce processus observer la présence de plusieurs chondrocytes au sein du même chondroplaste. La croissance interstitielle est observée chez le foetus mais également au cours de la croissance osseuse post-natale des os long. En effet jusqu’à la puberté, la métaphyse des os longs renferme un cartilage de croissance nommé cartilage de conjugaison et qui participe à la croissance osseuse.

5- Nutrition du cartilage :
La nutrition du cartilage se fait soit à partir des capillaires sanguins de la couche externe du périchondre, soit grâce au liquide synovial pour les cartilages articulaires.

5- Régénération du cartilage :

Le cartilage a un faible pouvoir de régénération qui est très faible au cours du vieillissement.

6- Développement et croissance du cartilage :

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