Lakhinta 2017-2018

Introduction à la Mycologie :

1-Définition :

Les champignons (mycètes=fungi=mycota) sont des organismes eucaryotes, dépourvus de pigments assimilateurs donc incapable de photosynthèse.

Ils sont hétérotrophes (incapables de synthétiser leurs composants et ont donc besoin de sources exogènes de matières organiques), menant une vie saprophyte ou parasitaire (agents des mycoses) ou de symbiose.

Ils sont thallophytes (correspondent à des végétaux dits inférieurs. Leur corps, ou appareil végétatif, se compose d’un simple thalle, c’est-à-dire d’une structure de forme aplatie ou en filament dépourvue de système vasculaire et de tissu différentié. Les organismes thallophytes ne possèdent pas de tige, de racine, de feuille ou de fleur).

2-Conditions de vie des champignons :

• Aérobies (quelques exceptions comme les levures aéro-anaérobies).
• Apport en eau indispensable, selon l’hygrométrie on distingue des espèces xérophiles, mésophiles et osmophiles.
• La température : la plupart des champignons vivent à 25°c, les espèces pathogènes à 37°c, certains d’entre eux s’adaptent aux températures extrêmes.
• Hétérotrophes vis-à-vis du carbone (parfois glucose ou azote…)
• pH optimum = 7.

3-Classification des champignons :

4.Morphologie :

L’unité de base d’un champignon est la spore : organe de propagation, de dissémination et de reproduction.

Elle peut être arrondie, ovale, unicellulaire ou formée de + cellules / cloisonnement transversal ou longitudinal.

Elle peut se former à l’intérieur ou à l’extérieur d’un filament ou encore par des organes particuliers.

La spore peut germer dès sa libération et donner un nouveau thalle.

Aspect cytologique du thalle :

• Noyau de petite taille et le nombre de chromosomes est restreint (entre 4 et 8) (ce sont des eucaryotes).
• Ribosomes.
• Mitochondries.
• Vacuoles dont l’importance augmente lors du vieillissement du thalle les réserves sont sous forme de lipides et de glycogène.
• Tous les organites baignent dans le cytoplasme délimité par une membrane recouverte d’une paroi.
• La paroi cellulaire est constituée de cellulose (monde végétal) ou de chitine (monde animal)

Etude des thalles : selon leurs morphologies on distingue :

a.Thalles levuriformes : unicellulaires rondes ou ovales, se multiplient par bourgeonnement, exemple : levures.

b.Thalles filamenteux : tubes limités par une paroi avec des ramifications. (Filaments=hyphes). Ils se divisent en :

• Septomycètes : filament septés « cloisonnés », cas des champignons supérieurs.
• Siphomycètes : filaments non septés = coenocytiques, cas des champignons inférieurs.

c.Champignons dimorphiques : sont de tailles variables, selon la température et l’état dans lequel ils se trouvent ils peuvent être filamenteux ou levuriformes.

Exemple : à 25°c in vitro, saprophyte et filamenteux. à 37°c in vivo, parasitaire et levuriforme.

5-Reproduction :

a-Reproduction asexuée: très répandue dans les conditions de vie favorables, seul mode de reproduction connu chez les Deutéromycètes (fungi imparfaits) se fait par deux moyens:

1-Bourgeonnement (fragmentation): le thalle initial se scinde en 2 thalles identiques.

2-Sporulation: production de spores pouvant être:

•Endogènes: spores formées à l’intérieur d’une vésicule terminale: sporange qui après éclatement libère les spores.

•Exogènes: spores formées par les filaments sporigènes (Condidophores) selon leur mode de formation on distingue:

–Les arthrospores: naissent par fragmentation du thalle (ex: Geotrichum)

–Les blastospores: naissent par bourgeonnement du thalle (ex: Candida)

–Les sympodulospores: naissent par bourgeonnement du thalle candidogène qui reprend sa croissance après formation de chaque spore.

–Les chlamydospores: spores de Résistance à paroi épaisse + cytoplasme dense a localisation terminale (C.albicans) ou intercalaire (Dermatophyte).

b-Reproduction sexuée : Rare, conditions de vie défavorables par 2 moyens :

1. 1. Conjugaison de 2 filaments différenciés : aboutit à la production d’une zygospore (cas des zygomycètes).
   2. Conjugaison de 2 filaments complémentaires : aboutit à la formation d’un dicaryon (contenant 2 noyaux haploïdes) portant les organes sexués :

• Asques : contenant chacune 8 ascospores (ascomycètes).
• Basides : portant chacune 2-8 basidiospores (basidiomycètes).

Remarque : champignons parfaits possèdent les deux modes de reproduction.

6-Rôle pathogène :

• Excrétion de toxines : exemple de l’Aflatoxine de l’Aspergillus flavus provoquant le cancer du foie.
• Allergènes : spores d’Aspergillus fumigatus, donne des allergies respiratoires.
• Agents infectieux= mycoses : superficielles (Dermatophytes), profondes (Aspergillus, Candida), ou disséminées.

7-Mode de contamination :

• Transcutanée : à la faveur d’une piqure, ex : Sporothrix schenckii.
• Contact direct : contact avec le sujet parasité, ex : Teignes.
• Contact indirect : marche pieds nus, piscines… ex : Dermatophytes.
• Effraction cutanée : acte médico-chirurgical.
• Respiratoire : la plus fréquente, inhalation de spores, ex : Histoplasma.

8-Répartition géographique et biologie :

Les champignons sont cosmopolites sauf certaines espèces de Dermatophytes et les champignons dimorphiques qui sont limités à certaines régions géographiques.

La plupart des champignons sont saprophytes, ou pathogènes opportunistes (ex : Candida, Pneumocystis, Aspergillus, Penicillium…), d’autres sont strictement pathogènes comme les Dermatophytes et les champignons dimorphiques.

9-Diagnostic mycologique :

a-Diagnostic direct :

1- Prélèvements :

• • • Conditions du prélèvement : avant traitement ou sous fenêtre thérapeutique.
    • Méthode de prélèvement:

-Lésions de la peau glabre: raclage des squames, Scoth-test (glabre veut dire peau qui est dépourvue de poils).

-Lésions unguéales: grattage du tissu unguéal (onyxis dermatophytique), prélèvement sérosité à l’écouvillon (ressemble au coton-tige)+ raclage du tissu unguéal (onyxis – périonyxis candidosique)

-Cheveux-poils: au moyen d’une pince à piler, raclage des squames, technique de la moquette (lésions inapparente).

-Exsudats: prélèvement à l’écouvillon.

-Liquides biologiques : sang, urines, LCR + Selles + Biopsie

2- Examen direct +++ :

•Examen à l’état frais : entre lame et lamelle facilité par l’utilisation d’éclaircissants, d’encre de chine(LCR)

•Examen après coloration.

3- Culture:

Isolement + identification des champignons impliqués Développement : levures (10j) – filaments (45j)

4-Antifongigramme (peu de valeur thérapeutique)

b-Diagnostic indirect :

1. Sérologie : recherche Ac + Ag circulants (IFI+++)
2. Biologie moléculaire : PCR (Pneumocystis jiroveci +++)

10-Traitement :

Antifongique (anti-levures / anti-filamenteux) avec risque de toxicité hépatique et rénale.