Nazih

Ce recueil d’informations a été élaboré pour aider modestement les étudiants de seconde année de Médecine dans le cadre de leurs efforts afin d’acquérir les compétences nécessaires à leur formation.

Il ne doit en aucun cas faire l’objet d’avantages pécuniaires.

Je me décharge de toute responsabilité en cas de détournement du document de sa quintessence originelle.

Allégrement, Nazih Mohamed Zakari KOUIDRAT.

Racines rachidiennes :

1 – Anatomie de la moelle épinière :*

1 – 1 – Anatomie macroscopique et protection :

  • La moelle épinière est bien protégée au sein du canal rachidien qui creuse la colonne vertébrale. Elle mesure environ 42 cm de longueur, et elle est à l’origine de tous les nerfs rachidiens qui sont au nombre de 31 paires.
  • La moelle épinière comme l’encéphale est entourée de méninges : la pie-mère, l’arachnoïde et la dure-mère. Elle beigne dans du liquide céphalo-rachidien et elle est percée d’un trou rudimentaire en son milieu, le canal épendymaire. Elle n’atteint pas l’extrémité du canal vertébral car son développement embryonnaire est plus lent que celui de la colonne vertébrale, se termine donc à hauteur de L2 bien qu’elle donne des nerfs allant jusqu’à la 5ème sacrée, voire la 1ère coccygienne.

Ponction lombaire : se fait en dessous de L2 pour ne pas léser la moelle épinière.

  • La moelle épinière suit le trajet de la colonne vertébrale, elle dessine ainsi deux courbures, une cervicale à concavité postérieur en lordose, et une dorsolombaire à concavité antérieure en cyphose.
  • Elle présente également deux élargissements (renflements), un cervical et un lombaire en rapport avec l’innervation des membres supérieur et inférieur. La moelle épinière se termine par le cône médullaire qui donne la queue de cheval, un amas de racines descendantes lombosacrées.

1- 2 – Anatomie sur une coupe transversale : *

  • La moelle épinière présente une région centrale : la substance grise qui regroupe les corps des cellules nerveuses, et une périphérique : substance blanche, constituée par des prolongements axonaux et leurs gaines de myéline.
  • La moelle grise prend la forme d’un papillon avec 2 cornes antérieures abritant les corps des motoneurones, et 2 cornes postérieures qui reçoivent les fibres sensitives.
  • Au niveau de la moelle dorsolombaire il existe également des cornes latérales pour les corps cellulaires des fibres sympathiques.
  • La Substance blanche est organisée en trois paires de cordons : antérieurs, postérieurs et latéraux.
  • On reconnait également à la moelle un sillon ventral qui est le plus marqué, un sillon postérieure, et deux sillions latéraux à partir desquels vont naitre deux paires de racines nerveuses : une antérieure motrice, et l’autre postérieure sensitive. Ces deux racines se réunissent au niveau du trou de conjugaison pour former un nerf rachidien de chaque coté.

 

1 – 3 – Les racines rachidiennes (spinales) :*

    • Disposition :
  • Ce sont des racines nerveuses. Elles émergent de chaque côté de la moelle épinière et sont au nombre de 31 paires, on a donc de chaque côté: 8 nerfs cervicaux (C1 à C8), 12 thoraciques (T1 à T12), 5 lombaires (L1 à L5), 5 sacrés (S1 à S5), et 1 coccygien (Co1) qui est absent chez 5% de la population. Chacun de ces nerfs émet deux racines : une antérieure motrice, et une postérieure sensitive. Les deux racines, antérieure et postérieure, s’unissent en aval du ganglion spinal pour former le nerf spinal au niveau du trou de conjugaison.

RQ : un ensemble de corps cellulaires situé en dehors du SNC est appelé ganglion alors qu’un même ensemble situé dans le SNC est appelé noyau ou centre.

2 – Méthodologie utilisée pour l’étude des racines spinales :

2 – 1 – Expériences de sections :

RQ : noter que lors de l’expérience numéro 3 l’animal souffre (réaction douloureuse).

NB : Section du nerf de conjugaison ou Racine Post => Stimulation Racine Ant => pas de douleur

2- 2 – Expériences de stimulations :

    • Stimulation électrique de la racine dorsale :
      • A faible intensité → réflexe myotatique.
      • A forte intensité → réflexe de flexion.
    • Stimulation électrique de la racine ventrale :
      • Contractions musculaires, mais pas de mouvements coordonnés.

Conclusion :

  • Loi de BELL et MAGENDIE :
    • Racines antérieures : motrices et efférentes (médullifuges).
    • Racine postérieures : sensitives et afférentes (médullipètes).

Conclusion :

  • Les corps cellulaires des racines postérieures se trouvent dans le ganglion spinal.
  • Les corps cellulaires des racines antérieures se trouvent dans la moelle.

SHERWOOD

Remarque :

  • Les Fibres aberrantes : fibres sensitives qui entrent par la racine ant (soma dans la racine ant).
  • Les Fibres récurrentes : fibres sensitives qui pénètrent dans la racine ant, puis rebroussent chemin et se dirigent vers la moelle épinière par la racine post.

Caractéristique de chaque racine :

  • Racine ventrale (antérieure) :
  • La majorité des fibres sont motrices et efférentes.
  • Les corps cellulaires peuvent se localiser :
    • Dans la corne antérieure de la moelle épinière.
    • Dans le ganglion rachidien.
  • Sa lésion peut entraîner une paralysie, une amyotrophie et l’abolition du reflexe dont l’arc implique cette racine.
  • Racine dorsale (postérieure) :
  • Toutes les fibres sont afférentes et sensitives.
  • Les corps cellulaires dans le ganglion rachidien.
  • Sa lésion entraîne des troubles sensitifs une anesthésie (ou hyposthésie) aréflexie

3- Caractère métamérique de l’innervation radiculaire :

Métamère : correspondance entre une racine rachidienne et une partie du corps.

  • Racine dorsale : Notion de dermatome :
    • Définition : c’est un territoire cutané innervé par une seule racine postérieure.

Méthodes de détermination :

      • Méthode principale : technique de la sensibilité persistante (méthode de SHERRINGTON) : consiste à la section de plusieurs racines dorsales au-dessus et au- dessous de celle dont on doit déterminer le dermatome. On aura donc une zone de peau sensible (dermatome à étudier) « suspendue » au-dessus et au-dessous de deux zones insensibles aux différentes stimulations.
      • Méthode de strychninisation : la strychnine est un stimulant neuronal. En recherchant les « spikes » strychniques spontanés, on peut délimiter les régions dans lesquelles se rendent les prolongements des neurones excités.
      • Méthode de l’infection virale par le Zona : le virus est intégré à un certain ganglion spinal correspondant au nerf spinal dont on veut déterminer le dermatome. Le virus va remonter les voies nerveuses jusqu’à la peau provoquant une éruption cutanée caractéristique et limitée au dermatome étudié.
    • Importance clinique : la détermination des dermatomes et leur connaissance permettent de localiser les atteintes radiculaires (traumatiques, inflammatoires, dégénératives, tumorales…) à partir des signes cliniques présentés par le patient.

      • Racine ventrale : notion de champ radiculaire moteur :
  • Définition : ensemble des muscles innervé par une seule racine antérieure. Une seule racine antérieure peut innerver des muscles de fonctions diverses, et un muscle peut être innervé par plusieurs racines.
  • Détermination :
      • Paralysie.
      • Parésie amyotrophique : paralysie légère avec perte de la force musculaire.
      • Fibrillation : Contractions musculaires faibles, à peine perceptibles, dues à une activation spontanée d’un groupe de fibres musculaires.
      • Fasciculation musculaire : contractions involontaires répétitives.
  • Importance clinique :

4- Nature des fibres contenues dans les racines rachidiennes :

o Racine antérieure :

  • Efférentes :
    • Vers les fibres musculaires striées squelettiques (somatomotrices) :
      • Aα [alpha] : Unités motrices.
      • Aγ [gamma] : Extrémités du FNM.
    • Vers les fibres efférentes végétatives (viscéromotrices) :
      • B : Fibres préganglionnaires.
  • Afférentes (voie de la Somesthésie) :
    • Fibres récurrentes et aberrantes des racines antérieures.

o Racine postérieure (voie de la Somesthésie) :

    • Myélinisées de gros diamètre (Mécanorécepteurs de bas seuil) :
      • Aα/ I : Afférences du FNM et de la Vision.
      • Aβ / II : Afférences Cutanées (tactiles).
    • Myélinisés fines (seuil élevé (nociception)) :
      • Aδ/III : afférences cutanées (thermiques et douleur rapide).
      • C /IV : Afférences cutanées (douleur tardive).
    • thermorécepteurs de bas seuil (chaud/froid).

Remarque :

SOMESTHÉSIE : Sensibilité corporelle (cutanée et interne), par opposition aux fonctions sensorielles (organes des sens). Ce cours va être étudié ultérieurement.

Sources : Manuels : MARIEB, SHERWOOD, KANDEL and SCHWARTZ, Cours : Dr TOUMI, Dr BENSLIMANE, Dr HASBOUN, notes : M.MENACER et de Y.AFIR.

 

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