Résumé G.Chakib 2017-2018

Cervelet

I-Généralités :

    • Le cervelet est la partie la plus volumineuse du métencéphale et la plus grosse partie de l’encéphale après le cerveau (11% de la masse encéphalique).
    • Le cervelet est appelé le petit cerveau inconscient :
      • « Petit cerveau » car il a structure similaire à celle du cerveau (disposition centrale de la substance blanche et périphérique de la substance grise, structure en 2 hémisphères…) sauf qu’il est plus petit.
      • « Inconscient » car les rôles qu’il assure se font dans l’état d’inconscience de l’individu.
    • Il est recouvert par les 3 méninges classiques (pie-mère, arachnoïde et dure-mère).
    • Il est logé dans l’étage inférieur du crâne, dans la fosse crânienne ou cérébrale postérieure (fosse cérébelleuse) en arrière du tronc cérébral (du pont et du bulbe, séparé d’eux par le 4ème ventricule), au-dessous des colliculi et du cerveau (lobe occipital) dont il est séparé par une cloison ou toile fibreuse dépendant de la dure-mère, appelée : tente du cervelet (toit de la loge).

    • Le cervelet possède 3 origines phylogénétiques (archéocérébellum, paléocérébellum et néocérébellum), 3 lobes (antérieur, postérieur et flocculo-nodulaire), 3 faces (supérieure, inférieure et antérieure), 3 couches corticales (couche moléculaire, couche de Purkinje et couche granulaire), 3 paires de pédoncules (inférieurs, moyens et supérieurs) et 3 fonctions (équilibre, régulation du tonus musculaire et coordination des mouvements).
    • Il est en connexion avec le tronc cérébral (moelle allongée, pont et mésencéphale) par l’intermédiaire des pédoncules cérébelleux inférieurs, moyens et supérieurs respectivement.
    • Il reçoit des informations de tous les segments du névraxe (moelle épinière, tronc cérébral et cerveau), qu’il traite pour assurer 3 rôles majeurs : maintenir la posture (grâce au tonus musculaire) et l’équilibre ainsi qu’assurer la production de mouvements coordonnés (automatiques) qui accompagnent les mouvements volontaires.

II-Description :

    • Le cervelet mesure 8 à 10 cm transversalement, 5 à 6 cm d’avant en arrière, 5 cm verticalement. Son poids est d’environ 140 g.
    • Il présente à décrire 3 faces :
      • Face supérieure -> elle répond au lobe occipital du cerveau dont elle est séparée par la tente du cervelet.
      • Face inférieure -> elle présente dans sa partie médiane une dépression profonde, séparant les hémisphères, dans laquelle s’encastre le tronc cérébral, c’est la vallécule du cervelet. Ses parties latérales et postérieures répondent à l’os occipital.
      • Face antérieure -> elle est appliquée contre le tronc cérébral et forme le toit du 4ème ventricule. De ses parties latérales partent les 3 pédoncules cérébelleux.

III-Division anatomique :

    • Le cervelet est formé d’une masse fissurée : le corps du cervelet, uni au tronc cérébral par les pédoncules cérébelleux.
    • Le corps du cervelet est formé par une partie médiane impaire étroite : le vermis. Et 2 parties latérales volumineuses : les hémisphères cérébelleux.
    • L’ensemble du cervelet (vermis + hémisphères cérébelleux) forme 3 lobes : antérieur, postérieur (le plus étendu) et flocculo-nodulaire.
    • Chaque lobe cérébelleux est divisé en lobules. Il existe également des sillons moins profonds divisant chaque lobule en lames et en lamelles.
    • Le corps du cervelet est marqué par des fissures :
      • Fissure primaire -> sépare les lobes antérieur et postérieur.
      • Fissure postéro-latérale -> sépare le lobe postérieur du lobe flocculo-nodulaire.
      • Fissure horizontale -> marque la limite entre la face supérieure et la face inférieure.

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    • Le vermis comprend 9 lobules en total, chacun de ces lobules aura des prolongements latéraux (droit et gauche) dans les hémisphères cérébelleux et qui éventuellement porteront d’autres nominations :

R! Le lobe antérieur du vermis compte 3 lobules, le lobe postérieur en compte 5 alors que le lobe flocculo-nodulaire n’est formé que d’1 seul lobule.

R! Le lobule « pyramide » se prolonge en 3 lobules au niveau des hémisphères cérébelleux.C:\Users\PICOS\Desktop\Capture.JPG

IV-Structure :

– Le cervelet est constitué d’une substance grise corticale et d’une substance blanche centrale renfermant les noyaux cérébelleux profonds (substance grise centrale).

– La substance blanche se prolonge dans les pédoncules cérébelleux et sous le cortex où elle forme une arborisation de substance blanche dénommée arbre de vie cérébelleux.

1-Couches de l’écorce cérébelleuse :

L’écorce cérébelleuse plissée est formée de 3 couches :

a-Couche moléculaire :

-C’est la couche superficielle, elle est formée par :

    • Des fibres parallèles -> ce sont des prolongements des grains du cervelet.
    • Des cellules étoilées ou stellaires (inhibitrices) -> l’axone se termine au contact des dendrites des cellules de Purkinje.
    • Cellules à corbeille (inhibitrices) -> l’axone se termine au niveau du corps cellulaire des cellules de Purkinje.

b-Couche de Purkinje :

-C’est la couche moyenne, elle contient le péricaryon des cellules de Purkinje dont les dendrites montent dans la couche moléculaire et réalisent des synapses avec les fibres parallèles des grains du cervelet et également avec les dendrites des cellules étoilées. Et l’axone (seule voie efférente – de sortie – du cervelet) se termine au niveau des noyaux cérébelleux ou des noyaux vestibulaires. Ce sont des cellules inhibitrices.

c-Couche granulaire :

-C’est la couche profonde, elle contient les cellules granuliformes ou grains du cervelet (excitatrices) et les cellules de Golgi (inhibitrices).

L’axone des cellules granuliformes est à l’origine des fibres parallèles réalisant des synapses avec les dendrites des cellules de Purkinje, des cellules étoilées et à corbeille.

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2-Fibres afférentes :

a-Fibres grimpantes :

    • Origine -> elles proviennent de l’olive bulbaire controlatérale.
    • Trajet -> elle pénètre dans le cervelet et gagne la substance blanche où elle donne une collatérale au noyau cérébelleux puis continue son trajet en traversant la couche des cellules de Purkinje.
    • Terminaison -> au contact des dendrites des cellules de Purkinje dans la couche moléculaire.

b-Fibres moussues :

    • Origine -> elles proviennent :
      • Du pont (tractus ponto-cérébelleux).
      • De la moelle spinale (tractus spino-cérébelleux).
      • Des noyaux vestibulaires (tractus vestibulo-cérébelleux).
    • Trajet -> elle pénètre dans le cervelet et gagne la substance blanche où elle donne une collatérale au noyau cérébelleux puis continue son trajet en pénétrant le cortex cérébelleux.
    • Terminaison -> au contact des dendrites des grains du cervelet dans la couche granulaire en formant un complexe synaptique appelé « glomérule cérébelleux ».

3-Fibres efférentes :

    • Représentées par les axones des cellules de Purkinje.
    • Elles subissent à la fois un influx inhibiteur et un influx stimulateur.
    • Elles exercent un effet inhibiteur sur les noyaux cérébelleux. Donc on peut dire que le cortex cérébelleux exerce une action inhibitrice sur les noyaux du cervelet, assurant une modulation de l’action excitatrice permanente exercée par ces noyaux.

4-Noyaux :

-Ce sont des amas de substance grise disséminés dans la substance blanche cérébelleuse :

    • Un noyau au niveau de la zone vermienne : noyau fastigial ou noyau du toit.
    • 2 noyaux au niveau de la zone para-vermienne (intermédiaire) : noyau emboliforme (petit) et noyau globuleux (grand) formant ensemble le noyau interposé ou intercalé, situés entre les noyaux dentelé et fastigial, d’où leur nom.
    • Un noyau au niveau de la zone latérale : noyau dentelé ou olive cérébelleuse (gros noyau).

V-Division fonctionnelle :

R! Les subdivisions fonctionnelles du cervelet se font selon l’origine de leurs afférences et la destination de leurs projections. On peut différencier sur le plan anatomo- fonctionnel le cervelet en :

    • Spino-cérébellum -> le vermis + cervelet intermédiaire ou para-vermien.
    • Cérébro-cérébellum -> hémisphères cérébelleux latéraux.
    • Vestibulo-cérébellum -> lobe flocculo-nodulaire.

VI-Systématisation :

1-Archéocérébellum – Équilibre :

a-Centres nerveux :

    • Le lobe flocculo-nodulaire.
    • Les noyaux du toit (fastigiaux).

b-Voies afférentes :

    • Les afférences au vestibulo-cervelet proviennent des cellules épithéliales ciliées du labyrinthe membraneux de l’oreille interne par 2 systèmes :
      • Les canaux semi-circulaires (organes ampullaires), dont les signaux indiquent les changements de position de la tête.
      • L’utricule et le saccule (organes à otolithes), dont les otolithes permettent de connaître l’orientation de la tête par rapport à la pesanteur.
    • L’information sensorielle chemine dans le nerf vestibulaire (1).
    • Vers les noyaux vestibulaires du bulbe (Deiters, Shwalbe et Bechterew) (2).
    • Par la suite, elle chemine dans les faisceaux vestibulo- cérébelleux (3) pour atteindre les centres nerveux.

R! Les faisceaux vestibulo-cérébelleux ne sont pas les seules afférences, il y a aussi les voies optiques réflexes (VOR) (4).

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c-Voies efférentes :

-Depuis les centres nerveux, l’influx va cheminer dans les faisceaux cérébello-vestibulaires direct et croisé (4) pour retourner aux noyaux vestibulaires du bulbe. A partir de ces derniers, l’influx sera cheminé par :

    • Les faisceaux vestibulo-spinaux médial et latéral (5).
    • Le faisceau vestibulo-mésencéphalique (6) : chemine dans la bandelette longitudinale postérieure (BLP) et se termine dans les noyaux des nerfs crâniens oculomoteurs (III, IV et VI), les colliculi et le thalamus (voie vestibulo-thalamique).

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2-Paléocérébellum – Tonus musculaire : 

a-Centres nerveux :

    • Le lobe antérieur (lingula, lobe central, culmen, pyramide et uvula).
    • Le noyau interposé (emboliforme et globuleux).

b-Voies afférentes :

    • Sensibilité profonde inconsciente -> faisceaux spino- cérébelleux ventral de Flechisg (1) et dorsal de Gowers (2).
    • Sensibilité profonde consciente -> faisceau sensitivo- cérébelleux de Von Monakow (3). Il provient des noyaux sensitifs du tronc cérébral et en particulier du noyau du trijumeau.
    • Sensibilité intéroceptive -> faisceau olivo-bulbaire (4). Il provient de l’olive bulbaire.

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c-Voies efférentes :

    • Depuis les centres nerveux, l’influx va cheminer dans le :
      • Faisceau cérébello-rubrique (5) (vers le noyau rouge).
      • Faisceau cérébello-olivaire (7) (vers l’olive bulbaire).
    • A partir du noyau rouge, l’influx va cheminer dans le :
      • Faisceau rubro-spinal (6) (vers la moelle spinale).
      • Faisceau central de la calotte (8) (vers l’olive bulbaire).
    • A partir de l’olive bulbaire, l’influx va cheminer dans le faisceau olivo-spinal (9) (vers la moelle spinale).

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3-Néocérébellum – Coordination motrice :

a-Centres nerveux :

    • Le lobe postérieur (déclive, follium et tuber).
    • Le noyau dentelé.

b-Voies afférentes :

-Ces afférences proviennent du cortex cérébral frontal, pariétal, temporal et occipital. Elles vont cheminer dans la voie cortico- ponto-cérébelleuse de Turck Meynert qui va faire relais au niveau des noyaux du pont avant d’atteindre les centres nerveux.

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c-Voies efférentes :

    • Depuis les centres nerveux, l’influx va cheminer dans le faisceau dentato-rubro-thalamique (2) (du noyau dentelé vers le thalamus et vers le noyau rouge, puis vers le noyau lenticulaire et le cortex cérébral).
    • À partir du noyau lenticulaire, l’influx va cheminer dans le :
      • Faisceau central de la calotte (a).
      • Faisceau pallidal de la pointe (b) (vers le noyau rouge).
    • À partir du noyau rouge, l’influx va cheminer dans le faisceau rubro-spinal (3) (vers la moelle spinale).C:\Users\PICOS\Desktop\Capture.JPG

VII-Clinique :

1-Syndrome cérébelleux :

-En neurologie, un syndrome cérébelleux est un ensemble de signes et de symptômes caractéristiques d’une atteinte plus ou moins grave du cervelet, situées en dérivation sur les voies de la motricité statique et dynamique :

    • Dysmétrie -> trouble de l’exécution du mouvement dans l’espace. Elle est due à une incoordination des muscles axiaux et appendiculaires entrainant une hypermétrie (et asynergie). Au cours d’un mouvement volontaire, la correction du déplacement est généralement excessive, le mouvement se fait avec trop de rapidité et d’exagération d’amplitude.
    • Dysarthrie -> trouble de l’expression de la parole et de l’élocution par trouble de la coordination des muscles de la phonation (tonalité augmentée ou diminuée, parole scandée aboyante).
    • Nystagmus -> incoordination des muscles de l’oeil entrainant des mouvements saccadés de celui-ci.
    • Hypotonie -> élément essentiel du syndrome. Il y a augmentation du balancement lors des mouvements passifs. La diminution du tonus musculaire donne un aspect de sujet désarticulé (comme un état d’ébriété), elle entraine une déviation de la marche et une tendance à la chute du côté de la lésion (élargissement du polygone de sustentation).
    • Ataxie cérébelleuse -> manque de coordination des mouvements volontaires lié à une atteinte du système nerveux : moelle, cervelet, nerfs périphériques (pas d’atteinte des muscles).
    • Adiadococinésie -> trouble de l’exécution du mouvement dans le temps (dyschronométrie).

2-Syndromes topographiques :

    • Syndrome vermien -> caractérisé par l’importance des troubles de la statique résultant principalement des troubles de la coordination des muscles axiaux (syndrome cérébelleux statique).
    • Syndrome hémisphérique ou latéral -> caractérisé par une hypotonie de repos et par l’incoordination des membres homolatéraux à la lésion (syndrome cérébelleux cinétique).

VIII-Conclusion :

    • Se tenir debout, marcher, exécuter un mouvement, écrire, parler nécessitent l’intégrité du cervelet et de ses circuits.
    • Lors d’une lésion du cervelet, il n’y a pas de paralysie (incoordination des mouvements seulement).

 

 

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