Youshka 2017-2018

Les troubles de la conscience

*La conscience n’est pas une fonction simple

* mais l’association de plusieurs fonctions du système nerveux central qui permettent à l’individu :

-d’établir avec l’extérieur des relations

-de fournir une réponse appropriée à des stimulations variées : visuelles, auditives ou tactiles

*il s’agit donc de l’état de conscience élémentaire ou vigilance.

Les troubles de la conscience peuvent être divisés suivant leur durée en :

troubles de la conscience de durée brève

( pertes de connaissance brèves)

trouble de la conscience de durée prolongée
*sont les plus fréquents

*représentés par :

-syncope -lipothymie -épilepsie

Essentiellement les comas

-qu’il faudra distinguer de – l’obnubilation

– la confusion mentale

I.LES PERTES DE CONNAISSANCE BRÈVES

Physio-pathologie
Une anoxie cérébrale *qui entraîne une paralysie neuronale, d’où perte de connaissance.

*peut être due à une insuffisance respiratoire ou à une insuffisance circulatoire

*et va se manifester cliniquement suivant le degré de l’anoxie soit :

Une syncope Une limpothymie
* l’anoxie est complète

(par arrêt circulatoire le plus

souvent)

*il s’agit seulement d’une hypoxie.
Une décharge neuronale hypersynchrone

(toutes les cellules réagissent en même temps, alors que d’ordinaire, elles fonctionnent en alternance)

*qui a pour conséquence une perte de connaissance épileptique.

*elle se manifeste cliniquement par :

-l’épilepsie dite généralisée : soit de type grand mal soit de type petit mal

Types
1. Les syncopes
Définition une perte complète de la conscience brusque et passagère

*liée à une anoxie cérébrale.

Etude sémiologique Mode de début la syncope est un accident subit, qui s’accompagne d’une chute sur le sol
Prodromes

(parfois)

-malaise avec pâleur

sueur

-nausée

-troubles sensoriels

La perte de

conscience

totale
L’examen clinique -une pâleur extrême du visage

-une disparition du pouls et des battements cardiaques

-la tension artérielle est imprenable

parfois un arrêt respiratoire ou une respiration stertoreuse.

La durée *courte (de quelques secondes : 10 secondes en moyenne)

*si elle se prolonge au-delà de 10 secondes, elle se complique de convulsions,

-le malade présente alors un spasme tonique parfois suivi d’une ou deux secousses cloniques.

*La durée maximale est d’1 minute

* si cette durée est supérieure à 3 minutes, il s’ensuit la mort cérébrale.

la récupération de

la conscience

immédiate et totale
Causes cardiaques la syncope d’Adams-Stokes est une complication du bloc

auriculo ventriculaire du 3ème degré

le rétrécissement aortique peut s’accompagner de syncope

apparaissant lors de l’effort.

Extra cardiques hypotension orthostatique idiopathique
Iatrogène (induite par des médicaments au premier rang desquels viennent les

hypotenseurs)

2.Les lipothymies
Définition *une perte incomplète de la conscience

* il s’agit d’une simple obnubilation en rapport avec une hypoxie cérébrale

(terme populaire :«évanouissement»)

Etude sémiologique Mode de début progressif
prodromes
  • une angoisse
  • des sueurs froides et des troubles sensoriels
  • bourdonnements d’oreille,
  • impression de voile blanc devant les yeux
  • sensation d’éblouissement ou d’étourdissement.
  • Puis, la station debout devient impossible avec chute sur le sol qui peut être évitée par un décubitus préalable.
La perte de

connaissance

n’est pas totale.
Les signes accompagnateurs *une pâleur du visage

*une tension artérielle basse

*un pouls petit mais qui reste perceptible.

La récupération

de la conscience

revient lentement au bout de 2 à 3 minutes
La récupération

physique

*Plus lente : 15 à 30 minutes

*elle est suivie d’une sensation de fatigue.

Causes *une hypotension orthostatique

*ou chez le sujet neurotonique hyperémotif.

3.L’épilepsie ou perte de connaissance épileptique.
Définition une crise cérébrale en rapport avec une décharge paroxystique, hypersynchrone

d’une population neuronale.

*Elle peut revêtir deux tableaux cliniques distincts :

Etude sémiologique âge tout âge
brutal :

il s’agit d’une perte de connaissance : 1- brutale

  1. inopinée
  2. soudaine
  3. sans prodromes
  4. entraînant la chute du malade.
Le mode de début
La crise de

grand mal

La crise (quatre phases) la phase tonique marquée par :

*sa durée est de 10 à 20 secondes.

La phase clonique *faite de secousses musculaires violentes et

synchrones

*s’accompagnant d’un relâchement sphinctérien avec perte des urines

*sa durée est de 30 secondes.

la phase stertoreuse *le malade présente une respiration ample et

bruyante dite stertoreuse

*sa durée est de 30 secondes à 2 min.

la phase résolutive *un retour progressif de la conscience

*cette phase est suivie d’un repos réparateur

*durée est de 10 minutes.

Après la crise le sujet présente un signe important : l’amnésie postcritique (le malade ne se souvient pas de sa crise).
Si l’on n’a pas assisté à la crise deux signes objectifs importants permettront de l’identifier :

-la morsure de la langue

-la perte des urines

Age se voit que chez l’enfant
La crise de petit mal ou absence *Elle réalise une suspension brève de la conscience d’une durée de

5 à 10 secondes.

*Elle est d’apparition :

-soudaine et inopinée

-sans prodromes.

*Elle ne s’accompagne :
  • ni de chute,
  • ni de troubles du tonus,
  • ni de relâchement sphinctérien,
  • ni de manifestations cloniques.
  • Elle est suivie d’une reprise immédiate de l’activité.

II.LES COMAS

Définition une perte durable de la conscience, avec altération de la vie de relation

*c’est-à-dire baisse de la vigilance et conservation relative des fonctions végétatives.

*Le coma n’est pas une exagération des phénomènes de sommeil

*mais une dépression des structures d’éveil due à une atteinte des structures réticulées.

Etude sémiologique Intéret Elle va permettre de :

*reconnaître le coma

*d’apprécier sa profondeur afin de le classer.

*repose essentiellement sur l’examen clinique qui se fait en deux temps :

1.Etude de la vigilance
1)Etude de la perceptivité
la perceptivité répond à des mécanismes nerveux acquis nécessitant une intégration corticale

*son étude repose sur différents tests.

-l’absence de réponse à ces tests indique un trouble de la conscience de gravité croissante.

  • Réponse verbale simple à une question simple : nom, prénom, âge.
  • Exécution d’un ordre verbal simple : tirer la langue, fermer les yeux.
  • Recherche d’un clignement palpébral à la menace.
2) Etude de la réactivité
la réactivité répond à des mécanismes nerveux primordiaux

-dont le siège est sous-cortical.

1. La réactivité non spécifique
1.1. La réaction d’orientation 1.2.La réaction d’éveil
-se recherche chez le sujet les yeux ouverts

-un stimulus sonore entraîne une rotation des yeux vers le côté d’où vient le bruit.

-se recherche chez le sujet les yeux fermés

– le stimulus sonore doit

entraîner l’ouverture des yeux avec réaction d’orientation.

2.la stimulation douloureuse

*consiste en un pincement du trapèze ou du mamelon

*la réaction à la douleur est faite de trois composantes dont l’absence est de gravité

croissante :

2.1. Réaction par une mimique (grimace) 2.2. Réaction d’éveil
avec ou sans réaction vocale ouverture des yeux
2.3. Réaction motrice
peut être :

* coordonnée : marquée par un retrait du membre stimulé

*ou au contraire incoordonnée.

2.L’examen neurologique ( doit etre complet – il a 4 objectifs )
1. Examen de la motricité 2. Examen du tonus
*l’existence de signes neurologiques en foyer qui sont inconstants

*en particulier des signes d’hémiplégie

afin de mettre en évidence des troubles du tonus :

*à type d’hypertonie

*ou au contraire d’hypotonie

3. Recherche de troubles végétatifs valeur sémiologique
Troubles de la fonction respiratoire réalisant des troubles

– du rythme et

-de l’amplitude respiratoire.

Une respiration périodique de type Cheyne-Stokes lésions de l’encéphale
Une hyperventilation *à type d’hyperpnée

*rapide, régulière et ample

Atteinte du pédoncule cérébral.
Une respiration apneustique respiration entrecoupée de

pauses à chaque inspiration

les lésions de la protubérance.
Une ataxie respiratoire respiration irrégulière altération des centres bulbaires.
Troubles de la fonction circulatoire instabilité de
Troubles thermiques

d’hypothermie

4. Les réflexes mésencéphaliques
4.1. Etude de la déglutition
Le premier temps Le deuxième temps Le troisième temps
buccal est intentionnel et

volontaire

  • bucco-pharyngé est

automatique

  • son abolition se traduit par une stase pharyngée qui indique un coma profond
pharyngé est réflexe

– son abolition se traduit par des fausses routes

-ce qui impose :

*l’arrêt de tout apport liquidien par la bouche

*la mise du malade en position déclive avec aspiration

-pour éviter l’inondation des voies respiratoires par la salive.

4.2. Le réflexe pupillaire ou photomoteur
le stimulus lumineux d’un côté entraîne normalement un myosis bilatéral

son abolition est le signe d’un coma grave.

4.3. Le réflexe cornéen
l’attouchement de la cornée avec un brin de coton effilé entraîne normalement l’occlusion de la paupière

– son abolition signe un état grave.

Le diagnostic differential Au terme de l’étude sémiologique, le coma pourra être distingué des autres troubles durables de la conscience : l’obnubilation et la confusion mentale
4. La

classification des comas

Classée suivant sa profondeur

(On se basant les résultats de l’examen clinique.)

Stade 1 : Coma léger Stade II : Coma confirmé Stade III : Coma profond ou

coma carus :

Stade IV : Coma dépassé
la perceptivité une altération plus ou moins

importante

une perte complète abolition une abolition de toute vie de relation et de toute vie végétative

-hypotonie musculaire

-arrêt de la respiration spontanée

-effondrement tensionnel

-mydriase.

persistance du clignement palpébral à la

menace

absence de clignement palpébral à la menace
la réactivité non spécifique conservée absence abolition
la réactivité à la douleur conservées *une absence de réponse par la Mimique
  • une absence de réaction d’éveil mais
  • une persistance de

la réaction motrice coordonnée.

Abolition

*persiste une réaction motrice incoordonnée aux stimulations douloureuses.

peut évoluer suivant deux

modalités :

1.Coma avec sidération végétative :(réversible)

*peut se voir en cas d’intoxication barbiturique

Examen neuro Les réflexes mésencéphaliques

sont présents.

pas de troubles:

*du tonus

* ni de troubles des fonctions végétative

*les réflexes mésencéphaliques

sont présents.

*Il s’accompagne

de troubles :

-sphinctériens

d’anomalies des réflexes mésencéphaliques :

*avec troubles de la déglutition et risque de fausses routes

*d’abolition du réflexe photomoteur avec mydriase bilatérale fixe

*d’abolition du réflexe cornéen.

2.Coma dépassé (irréversible)
  • Perte totale de conscience.
  • Abolition de toute réactivité des nerfs crâniens
NB/

le cas particulier du coma vigil : qui est un coma léger avec excitation psycho-motrice à type :

-d’agitation

-et de délire

(particulièrement fréquent au cours deshémorragies méningées)

Il est à noter que la déglutition n’est perturbée que dans son premier temps : le temps buccal.

Enfin, les troubles sphinctériens sont constants.

Abolition du réflexe

cornéen, immobilité des globes oculaires, mydriase bilatérale aréflexique.

  • Abolition de la respiration spontanée après débranchement du respirateur pendant au moins 3 minutes

(PCO2 égale ou supérieure à 40 mm de Hg.)

  • Nullité du tracé électrique (EEG) pendant au moins dix minutes.
L’EEG -un rythme de

base ralenti

-un effacement du rythme de base

– une activité delta spontanée

-une réactivité électrique aux fortes

stimulations.

-des ondes deltas

amples monomorphes

une activité nulle
-une réactivité -une absence de
électrique aux réactivité
stimulations électrique aux
augmentée. stimulations.
Recherche de la cause du coma

(Repose sur 🙂

l’interrogatoire de l’entourage l’examen somatique

complet

les examens biologiques
-Les circonstances d’apparition du coma

-les antécédents pathologiques :

*notion de maladie connue (HTA, diabète)

*la notion de traumatisme récent ou ancien

*la notion de prise médicamenteuse

*glycémie

*recherche de sucre et de corps cétoniques dans les urines

*urée sanguine

*créatinémie.

Un coma peut être dû à l’une des trois grandes causes
Causes neurologiques Causes métaboliques Causes toxiques
  • Traumatisme crânien
  • Accident vasculaire cérébral :

*hémorragie cérébro- méningée

*ramollissement cérébral.

*méningite

*encéphalite.

*diabète

*insuffisance rénale

*insuffisance hépatique

*insuffisance respiratoire

*hypoglycémie

*cause endocrinienne : surtout :

– insuffisance thyroïdienne

-insuffisance ante hypophysaire.

de grande fréquence dominée par :

-le coma barbiturique

-l’intoxication à l’oxyde de carbone.

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